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25 janvier 2015 7 25 /01 /janvier /2015 15:30

La différence entre Alger et Tlemcen c'est d'abords la structure de la nouba, même si les deux styles désignent les 5 mouvements : msadar, btaihi, derdj, inçiraf et khlas, les mesures sont différentes pour 4 mouvements. Il n' y a que l’inçiraf qui est le même pour les deux écoles avec sa mesure en 6/8. Le répertoire des deux noubas diffère aussi par le nombre de chant dans chaque mouvement. Enfin il y a la façon de jouer aussi pour les instrumentistes, les musiciens de Tlemcen leur jeu et plus saccadé et ne tolère presque pas les ornements (elkhanets). La diction diffère aussi pour les paroles selon l’accent de chaque région. Les ouvertures instrumentales, touchia, bachraf ne sont pas les mêmes. Le mode aârak de Tlemcen est désigné à Alger comme le mode ghrib et d’autres spécifiés.

Les Tlemcéniens disent que leur nouba est authentique et les écoles de la sanaâ et le malouf sont intruses à la musique andalouse. Enfin le qualificatif de Gharnati ou gharnata n’est pas approprié à la musique de Grenade d’autrefois, c’est juste de l’imaginaire et de la nostalgie pour ceux qui prétendent être des descendants andalous. Au Maroc on dit aussi Gharanati, d’autres se réclament de Séville, de Tolede etc. C’est un non sens car aucun chroniqueur ou historien n’avait prouvé cela. Mais là où les deux styles se rencontrent c’est dans le haouzi, les gens de la sanaâ ont importé ce chant d’une manière assez fidèle, sauf bien sur dans la richa des instrumentistes d’Alger qui est plus raffinée et cela c’est plus qu’évident, ça s’entend et ça se voit.

Le malouf est un peu à part. Lui aussi obéit à la règle des cinq mouvements de la nouba mais les mesures différent. Sauf comme la sanaa et le gharnata, l’inçiraf est presque le même à nuance près.

Nous remarquons juste que l’orchestre du malouf diffère un peu de l’orchestre gharnata et sanaa. Dans le malouf la dilution de trois instruments essentiels qui sont le violon alto accordé en la, ré sol, do la flûte ( eljawaq ou fhal, fhayèl) et le ou oud arbi donne un timbre orchestrale qu’on ne trouve nulle part. La façon de jouer avec les instruments aussi diffère. Si on donne un même morceau à des musiciens des trois écoles, il est aisé de remarquer que le musicien malouf a une spécificité dans le doigté et dans le plectre ( ericha). Alger et Tlemcen se rapprochent par leu jeu et même les mélodies des noubas. Constantine a subi beaucoup l’influence ottomane et tunisienne, d’où l’existence des bachrafs.

Pour les textes des noubas, ils utilisent les mêmes textes des mouwachahs et aussi du zedjels. Ils partagent aussi les inqilabats, ces courtes chansons qui ont des mesures à 2temps, 3, 4 , et 7 temps aussi. L’inqilabats même s’ils utilisent des textes des mouwahahs qui ont perdu leurs mélodies, ils ont été composés pas très longtemps. Ils sont ajoutés au début de la nouba.

Les haouzis sont des poèmes composés à partir du 16eme siècle, ses auteurs sont connus grâce à la déposition de leurs noms sur les textes qui se basent sur l’arabe classique et dialectale. On les trouve dans le gharnati et sanaa presque les mêmes mais au malouf, si les textes sont identiques aux autres genres, musicalement ils diffèrent totalement, de par la mesure et les modes.

Voila en gros ce qu’il y a dans les 3 écoles entre noubas et leurs dérivés :

Tlemcen et sa région jusqu’à Oran, Belabes, Nedroma Etc. :

- Les touchiyas- Les mcheliya - les koursis - La nouba – le haouzi - la3roubi - le haoufi, la qassida - le medh - ezedjel - les qadriats et l’istikhbarats.

Alger et sa région, aussi Blida, Mostaghanem et d’autres villes:

- Les touchiyas – la nouba- le haouzi- la3roubi, le medh, les qadriats -l’istikhbarats.

Constantine et sa région, ajouté Annaba, Skikda, Guelma, Souk Ahras, Mila:

- Les bachrafs et touchiya- la nouba- les haouzis, zdjels, mahjouz, qassida, la3roubi, les qadriats, medh,

Mouats Hafid. e 29/11/2013

Une grande polémique s'était installée avec la la création d'un orchestre national composé des musiciens des trois écoles. Il a été dirigé par le musicologue Rachid Guerbas, puis a été remplacé par un musicien du malouf le Contantinois Samir Boukledera.

Une grande polémique s'était installée avec la la création d'un orchestre national composé des musiciens des trois écoles. Il a été dirigé par le musicologue Rachid Guerbas, puis a été remplacé par un musicien du malouf le Contantinois Samir Boukledera.

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commentaires

S
El Gharnati est le répertoire de l'école de Tlemcen et il a été adopté par les associations marocaines de Oujda et Rabat au début du vingtième siècle.
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