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2 mai 2014 5 02 /05 /mai /2014 17:46

Ainsi,  le pari a été tenu, celui de refaire une deuxième édition sous le même thème,  tout en insistant cette fois-ci sur le volet  technique et pratique.  La controverse sur  l’ajout du mot « contemporaine » au thème choisi   ne prête plus  à équivoque,  puisque les participants ont tout à fait saisi l’intention des initiateurs du colloque sur la question, il y a eu unanimité à persévérer dans ce choix :  Voila un bon moment que les spécialistes de la musique dite andalouse  qu’ils font des retouches, des restaurations et aussi des innovations, chacun dans sa région, donc il fallait redéfinir tout ça et où chacun explique sa démarche, sa méthode et ses objectifs.

Il y a avait les représentants des trois styles ou écoles de musique andalouse, désignée aussi comme musique classique ou musique traditionnelle, voir musique ancienne.  Les communications varient entre celui qui n’a pas voulu s’égarer du thème et les autres  qui  étaient tout à fait à la marge, faute de préparation peut être ou de méconnaissance du thème.  Ceci n’avait pas entravé les travaux de ce colloque étant donné que  tout est à prendre, vu l’inexistence en ce moment  de tels débats dans notre pays.

 

 Le premier  à avoir intervenu est M Toualbiya Youcef du groupe  Yafil, d’Alger. D’emblée,  il a élevé la barre haute par sa démarche très pédagogique en utilisant le sonore  et l’écran pour l’image avec data Show.    Par de clairs  constats  Il avait touché   le fond d’une  problématique, celle des incohérences entre la poésie andalouse et la mélodie,  qu’il qualifie de panagisme. Magistralement il nous dévoile les tares du système métrique où souvent la mélodie est en déphasage avec les règles de la poésie classique arabe. Ainsi, il est donc possible de restaurer  les anomalies sans altérer l’originalité. Il nous a aussi brossé un bref historique sur la sanaâ et ses maîtres (les maâlems). Et avait  abordé le sujet de la composition dans la sanaâ.   C’était intéressant et instructif. Dommage que M Toulbiya à cause de ses préoccupations,  il a été contraint de prendre congé de nous en retournant sur Alger, ses interventions dans les débats auraient été très suivies.

 

La  deuxième  communication était celle de M Boukli Hacene de Tlemcen. Il avait axé son intervention sur la définition des modes dans la musique andalouse dite « gharnata ». Avec démonstration sur un clavier synthétiseur,  il nous a décortiqué un mode choisi, celui du tabê Zidane. Ainsi il a démontré que le 1er tétracorde de la gamme zidane ne devrait pas par s’altérer car c’est la signature de ce mode, par contre au deuxième tétracorde  il existe plusieurs variantes pour moduler avec d’autres toubouês. Il arrive aussi que dans des mélodies de  la nouba où le zidane change complètement en passa brièvement vers le tabê  Aaraq puis revenir au mode de base avec ses intervalles fixes.

 

La troisième communication très spéciale était de M Bensaid Mouloud de Constantine. Sur un ton solennel et presque théâtral, il arrive à capter l’auditoire grâce à sa belle éloquence, digne d’un professeur en  linguistique. Il avait présenté une analyse poétique et musicale sur la nouba sika dans le répertoire malouf. De la gamme sika aussi où il a décelé des chevauchements entre le mode dil et le mode Sika où souvent se confondent et se piétinent. M Bensaid c’était un peu égaré du thème car apparemment il avait beaucoup de thème à aborder tout en faisant l’autocritique de la pratique de la nouba dans le milieu musical Constantinois. Une habitude aussi chez certains intervenants,  c’est celle de glorifier ou sacraliser certaines icônes de  la musique andalouse. Certes, il est de notre devoir de respecter les maîtres de cette musique mais il faut aussi lever les tabous, on nous a légué des répertoires fiables et d’autres invraisemblables. Avec les connaissances des musiciens de nos jours, en plus des moyens technologiques, il est aisé de nos jours de faire de la critique d’art

 

La quatrième  communication était la mienne (M Mouats Hafid, rédacteur de cet aperçu des  communications) sur le luth oriental et ses dérivés les luths maghrébins : Oud Ramal du Maroc, Kouitra,  oud el arbi d’Algérie et oud el arbi de Tunisie. Vu le temps consacré pour chaque exposant j’étais dans l’obligation de réduire mon intervention. Ainsi, j’ai supprimé tout l’historique de l’oud en se contentant seulement de faire apparaitre sur un écran des images illustrant cet instrument à cordes à travers les civilisations des siècles passés. J’ai comme même débuté mon analyse depuis l’âge d’or des Abassides où le luth avait pris une dimension qualitative avec les épitres d’Elkindi  ( Yakoub), c’était  le premier musicologue musulman.  Puis, j’ai mis en évidence  la polémique des oudistes traditionnalistes et des adeptes du tanbour, cet instrument dérivé du luth à système de frettage qui fixe et rétrécit les micro-  intervalles, contrairement aux ouds classiques   qui ne renferment pas de ligatures (pour former les cases, dèssètine en arabe)  comme ceux de Mansour Ezolzol, des Mawssili : Ibrahim et son fil Ishaq et aussi  du  légendaire Zriyab. Cette même polémique avait ressurgi des siècles après  au  congrès de musicologie de  1932 au Caire sous les Mamelouks. Le mythe de l’ajout de la  5e corde de Zriyab aussi a été décortiqué pour démontrer sa non praticabilité dans le système d’accord usité depuis très longtemps.  Enfin, mon intervention a été très suivie au moment où j’ai abordé l’histoire des ouds magrébins. J’ai donné des détails sur les ouds magrébins depuis leurs  apparitions pour la première fois dans l’histoire, ainsi que  leurs données techniques et sonores. J’ai terminé mon exposé en montrant sur  vidéos des exécutions au luth  par des adeptes  de la musique andalouse dans les pays du Maghreb,  qui partageaient  avec nuances le même legs musical andalous musulman.

 

Juste après moi,  c’était le tour de l’interprète de la musique andalouse, école de Tlemcem, Mme Borsali Lila qui est à sa première communication dans ce genre de rencontres. Elle avait fait un bref aperçu sur la pratique et l’état des lieux de cette musique. De par sa longue expérience dans le mouvement associatif et aussi dans sa nouvelle lancée en solo,  elle nous a décelé certaines failles,  d’où une série de questionnements qui méritent vraiment des  réponses,  sur les moyens de sauvegarde, les rectifications et les restaurations. Elle nous a aussi parlé de son expérience avec les enregistrements aux studios, du perfectionnement avec la qualité du son , dans le souci de mieux présenter un produit sur le plan de la qualité et aussi la recherche de pièces et morceaux inédits dans le répertoire andalous, genre gharnata ou autres. A la fin de son intervention, on lui avait  posé des questions sur son intervention où elle a su répondre naturellement, même si un intervenant a été à mon avis un peu brutal dans sa façon de l’interpeller, lui  reprochant  par exemple  cette subjectivité de ne pas maitriser la  langue arabe dans son exposé, alors qu’elle a fait le choix de s’exprimer en français, je me demande comment l’a-t-il jugé alors qu’il ne l’a pas entendu parler en arabe classique?  Pour une première,  j’estime que Lila Borsali avait  réussi dans sa nouvelle vocation.

 

M Hocine Bekkouche de Constantine était le dernier intervenant de la première journée. Lui aussi avait axé son exposé sur les modes ( toubou3) dans le répertoire malouf. Il a eu l’ingénieuse idée de puiser dans  un poème requiem sur le martyre  Elhoussein fils de l’imam Ali, où sont cités 13 modes, dont une partie est utilisé de nos jours dans le répertoire malouf. Le poème est de Mohamed Ibn Bakr Edarif Ettounissi (1285/1385). M Bekkouche en épelant chaque mode dans cette poésie, une démonstration à l’oud el arbi est faite par son complice le fin luthiste Tahar Bestandji de Constantine. Le poème est connu au malouf de  Constantine et de Tunisie comme une noria des modes (machine à godets pour élever de l’eau) ( na3ourat etoubou3s, ou bien Jassa er’haoui). Dont voici le poème :

 جس الرهاوي و جر الذيل من طــرب       و تاه في الرمل أحيانا فحيــــــــــــاني 

و اصبهاني كوى قلبي بصيكتـــــــــــه      محير الحال مزموم بهجـــــــــــــراني

و الرصد أشعل في القلب العليل جوى       و ماية أحرقت قلبي و أكنـــــــــــــاني

في الأصبعين بكى من غزر دمعتـــــه      أجرى السواقي على الخدين طوفـاني  

وها جني ما بكى أهل العـــــراق على      فقد الحسين ففاضت منه أجفــــــــاني

يشكى النوى ودموع العين تسبقــــــه      حتى رثيت له شوقا فبكــــــــــــــــاني

On remarque ici certains toubou3s n’ont pas été cité dans ce poème, les autres modes sont cités dans un autre poème connu dans le malouf sous l’appellation de : djar bab erhaoui de zein qalbi kaoui.

J’aurai aimé personnellement voir M Bekkouche décortiquer un peu plus les modes dans le malouf en les découpant en tétracordes ou pentacordes,  afin de voir leurs ramifications, leurs modulations avec d’autres modes qui se suivent et s’enchainent. Il y a souvent des confusions ou chevauchement entre les modes, ainsi le maya et lahsine qui ont une même échelle mais exécuté chacune selon sa tonalité d’où la variation de leurs tempéraments.  Ceci est valable aussi entre l’aâraq, la djaharka et le m’hayar.

 

Au deuxième jour du colloque c’était le tour de M Hmaidiya Mohamed de Mostaghanem de faire son exposé.  Il avait choisi de nous parler d’un mode qui a attiré son attention, c’est le mode sika de notre musique andalouse. Après l’avoir analysé en le découpant en deux tétracordes, inferieur et supérieur  et montré ses modulations, il nous a fait une démonstration scientifique sur la perceptibilité de notre cerveau à déceler ou recevoir ce tab3 dans notre mémoire,  avec ces intervalles de tons et de demi tons.  Il avait décomposé un graphe représentant les intervalles de toute la gamme sika , puis il juxtapose son graphe modèle  sika  sur différents degrés de la gamme de do, et c’est tout à fait logique en arrivant au 3e degré de la gamme qu’il tombe sur le mode sika ( le phrygien des grecs) que supposé perceptible par notre cerveau.   N’ayant pas développé le fond de cette expérience nous nous sommes restés  sur notre fin car sa démonstration n’est pas lié à la pratique musicale mais plutôt à la mémoire humaine et à la psychologie. C’était intéressant ce qu’avait présenté M Hmaida mais  il fait partie des intervenants qui par moment ont dévié du thème du colloque.  Je rappelle que j’ai mentionné que tout est à prendre vu la rareté de tels colloques.

 

L’intervention de Merouani Abdelmalik de Constantine a été suivi avec grand intérêt,  vu ses travaux de recherches publiés dans son blog ou bien les conférences de musicologie qu’il avait donné voila des années déjà.  Il ne lui reste  qu’à éditer ses recherches  sur des livres, les conservatoires ont besoin de livres pédagogiques, outil qui manque, surtout concernant la connaissance de notre musique  savante.

 

M Merouani nous a présenté des arrangements de musiques du patrimoine andalous dans un habillage sonore actualisé. Sur fond de son violon en suraiguë (c’était un choix), nous écoutons une dilution de sons avec différents timbres d’instruments à l’unisson,  malgré une orchestration qui nous fait rappeler la polyphonie instrumentale.   Tout en respectant fidèlement les mélodies,  il avait substitué volontairement les rythmes  de chansons classiques andalous par des rythmes plus en vogue voila déjà un bon moment. Ainsi nous pouvons écouter un msadar ou un inqilab avec une rumba, bossa nova et même samba. Cette manière de métisser les rythmes a été développée dans toutes les musiques du monde avec plus ou moins de réussite.  La  démonstration de M Merouani   a été en parfaite harmonie avec le thème du colloque, c'est-à-dire, retouche, arrangement, restauration et en arrivant jusqu’à la composition, donne qui reste encore tabou dans le milieu andalous.  Naturellement,  cette façon de nous faire écouter la musique traditionnelle provoque  l’ire des conservateurs  ou puritains, ceci est un débat sans fin où nous ne sommes pas les seuls dans ce monde à avoir eu et ce genre de clivage.

 

 

M Mohamed Lakhdar Boubeker d’Annaba avait averti d’entrée dans son intervention qu’il fallait préserver l’héritage avant de procéder à son enrichissement ou à son actualisation. Ainsi, il nous a présenté des textes  inédits, des mouvements de la nouba que nous ne connaissions pas encore et surtout il a fait découvrir à beaucoup d’entre nous la nouba des Aissaouas.  En réalité, son exposé n’était   pas tout à fait en marge du thème,  il s’agit aussi de redéfinir la nouba dans son sens le plus large, ensuite  voir ce plus à ramener à ce répertoire. L’ajout c’est  peut être la restauration, les rectifications ou carrément de la composition pour certains mouvements qui manquaient aux  noubas. Nous avons douze  noubas dont  une partie est incomplète, l’intervention est peut être à ce niveau là. M Boubeker avait terminé son intervention avec l’évocation d’une lettre rédigée  par cheikh El Bouni, comme réponse très tardive,   quatre siècles plus tard au notable de Constantine, le cheikh Elfegoune,  personnage historique de cette ville.  Ce qui a valu une réplique  énergique d’un communiquant de Constantine  dans la salle qui eu connaissance de cette lettre, sujet à une  guéguerre entre ulémas des deux villes historiques. 

 

Dr Mohamed Saadaoui a commencé  son intervention par l’exécution d’un istikhbar avec son inséparable et précieux qanoun. De là, il avait entamé une démonstration sur le chevauchement des modes et leurs ramifications qui  pour lui :  « maqam, tabaê ou mode » c’est une  même notion. Ils ont tous le même cheminement d’ascendant, descendant, ce qui change c’est leur  ambitus et leurs micros intervalles  spécifiques qui donnent des gammes différentes à tempéraments différents.  C’était intéressant,  sauf que là où les choses se compliquent  c’est quand il  développe son analogie, en établissant une  comparaison entre les modes turcs et nos touboues. Usant de termes que  rares dans la salle comprenaient le sens, comme cité par exemple le mode zenkoula,  comparé à une variation du tabaê zidane et sans décortiquer sa gamme.  A mon humble avis, il fallait être moins théorique, avec des arguments  simples,  on arrive à définir nos touboue3s, qui d’ailleurs ne sont pas si compliqués que les modes turcs ou arabes. Cependant, parfois, pour mieux cerner nos touboês, il fallait recourir  aux modes orientaux, car on ne peut dissocier notre musique andalouse de ce grand patrimoine hérité de l’influence, byzantine, perse et arabe.  En l’absence aussi d’une théorie pour notre musique dite savante, on devrait logiquement  suivre la théorie de la musique du moyen orient, qui a plus ou moins ses règles. Une musique savante est celle qui possède de l’érudition, est- ce le cas pour nos musiques traditionnelles ?  M Mohamed Saadaoui est le troisième intervenant qui a abordé la problématique des modes, ceci prouve que nous n’avons pas encore levé tout le voile sur  nos modes.

 

Le dernier à avoir donné une communication est M Leulmi Mohamed de Constantine. Il avait  avancé qu’il a préféré  intervenir le dernier dans ce colloque afin de faire une sorte de synthèse sur ce qui a été présenté durant les deux jours de débat. Certes, il avait débuté en résumant les points forts abordés des uns et des autres mais tout de suite le côté passionnel l’avait gagné et il est allé sur des méa culpas.  Tantôt il approuvait les retouches et les innovations effectuées jusque-  là par des tentatives de certains musiciens, versés dans l’andalous et parfois il affichait son hostilité à tout raisonnement d’innovation. Pour lui on ne doit rien toucher, les chouyoukhs nous ont légué un héritage sans bavure et sans remise en cause. Préserver et ne rien toucher car cette musique a atteint  la perfection, l’altérer c’est la travestir,  il faut la laisser évoluer avec la société. C’est une réflexion respectable même si apparemment elle paraissait  contradictoire ( oui… mais…) .  M Leulmi s’était montré très pessimiste quant à l’avenir de cette musique, justement d’après lui par la faute de ceux qui font des retouches et des restaurations. A l’entendre, nous revenons loin d’un siècle quand le musicologue  Jules Rouanet avait prédit la mort certaine de cette musique. Heureusement que nous avons avec nous dans ce colloque un homme sage comme M Boukli Hacène qui lui a répliqué sous serment que (Wallahi…) « la musique andalouse n’a jamais été aussi prospère qu’aujourd’hui ».  J’ajoute ceci de ma part : « nous avons franchi un grand pas depuis l’indépendance du pays. Celui qui a sauvegardé,  divulgué et popularisé  cette musique  c’est le mouvement associatif avec les rares chouyoukhs qui étaient encore vivant. Nous étions seuls sur le terrain, tous les participants de ce colloque sont issus du mouvement associatif, même s’ils sont universitaires, médecins, cadres etc, et nous avons gagné, car enfin l’université commence à s’impliquer dans notre combat. Nous avons accompli une mission, formation, multiplication d’adeptes et de perfectionnement, c’est aux autres de nous illuminer davantage, par leurs recherches sur la vérité, pour la pérennité définitive de cette musique, liée à une civilisation, autrefois qui a rayonné sur le monde par le savoir. 

 


Je tiens à souligner aussi que dans ce colloque un master-class a été programmé. Il a été   parrainé par M Saadaoui Mohamed, spécialiste du qanoun. Devant la défection de plusieurs qanounis des associations invitées, le master a vu la présence d'un seul adepte, en l’occurrence Abdelwahab Bestandji,  un très jeune musicien de l'association maqam de Constantine qui a bénéficié d'un  savoir faire certain de M Saadaoui, qui par l'occasion  lui avait offert un livre de méthode de qanoun du regretté  le défunt Halil Karaduman le turc. 

 

je ne peux terminer ce compte rendu sans souligner aussi la présence oh combien bénéfique des musiciens et chanteurs qui avaient participé aux débats et surtout aux deux galas du soir après les séances. Nous avons assisté à la première soirée avec un orchestre composé de Tlemcéniens, d'un Algérois ( Bachir Mazouni) et d'un Constantinois ( M Smati Kamel). Inqilabat et Inçirafats ont été interprété  par M Boukli Hacène et Lila Borsali. Sans oublierun autre chanteur de Tlemcen dont  je n'ai pas retenu le  nom et qui nous a charmés avec un istikhbar du tabaê Mouwel, en plus lors de la soirée de clôture où il nous a fait la surprise en exécutant un chant du genre semmaâ.

 

Le deuxième orchestre pour la clôture était animé par les gens du malouf, il y  avait Fateh Rouna de Skikda , Hamdi Bennani et Mbarak Dakhla d'Annaba, Khelaifiya et Larbi de Souk Ahras , Madjid Ganouche de Skikda, un autre chanteur de Constantine. Sans omettre la présence à ce colloque d'autres musiciens du malouf :  Samir Boukledera de Constantine, le chef de l'orchestre national andalous, Smaine Belaid d'Annaba qui a offert généreusement un receuil sur la nouba et aussi deux sfinas malouf à l'association initiatrice du colloque et aussi d'autres musiciens dont leurs noms m'échappe.

 

Enfin, il est à souligner la présence en force de la délégation de Constantine, à leur tête un doyen de l'université de Constantine, M Hammadi Abdallah, Il y  avait aussi M Zerouala Lamine, ancien commissaire des festivals du malouf et d'autres personnalités de l'art musical. Il me semble que le concept de ce colloque était  intéressant pour eux,  vu le grand rendez-vous de l'année prochaine à Constantine,  où ce groupe de musicologues a un grand rôle à  jouer.

 

Conclusion :

Que dire à la fin sur cet important colloque. L’initiative est là, le colloque serait institué peut - être  et le débat vient à peine de commencer. Peu importe si la ville de Skikda qui n’a pas une  grande tradition pour cette musique l’a abrité ou initié. L’essentiel est que cette rencontre  s’enracine  dans les habitudes des musiciens. Nous avons été élevés avec les festivals mais très peu avec les forums. On était habitué à écouter les mélodies, maintenant il s’agit d’écouter les palabres sur le devenir de cette musique. Fallait – il continuer ainsi ou faire une pause afin de donner un second souffle à ce riche  héritage ?

Enfin, je vous avertis que ce n’est qu’un point de vue d’un  participant à ce colloque. Ce n’est nullement la synthèse des initiateurs de ce colloque. J’espère que j’ai été présent dans l’esprit  de cette rencontre  par ma synthèse.

Mouats Hafid, musicien de Skikda  / Algérie. Un participant à ce colloque.

 

Les intervenants au colloque national sur la nouba contemporaine, du 24 au 25 avril 2014 à Skikda:

M Koudid Abdelkader Directeur de la culture de Skikda
M Boughandjioua Badreddine , initiateur du colloque, de Skikda
M Nedjmane Boughandjioua , directeur du colloque, de Skikda
M Toualbia Youcef d'Alger
M Boukli Hacen de Tlemcen
M Bensaid Mouloud de constantine
M Mouats Hafid de Skikda
Mme Borsali Lila, Tlemcen
M Lakhdar Boubeker, d'Annaba
M Saadaoui Mohamed d'Alger
M Leulmi Mohamed, de Constantine
M Hmaidiya Mohamed, de Mostaganem
M Merouani Malik, de Constantine
M Bekkouche Hocine, de Constantine
M Bestandji Tahar , de Constantine

En plus des dizaines d'interventions des présents aux débats.

D'autres invités pour faire des communications n'ont pu venir à ce colloque, il s'agit de :
Saadane Ben Baba Ali, de France
Nedir Maarouf, de France,
Bhaidja Rahal de France
Baghdadi Nacreddine d'Alger
Abdelkader Bedaameche, Alge
M Maya Saidani d'Alger

D'autres ont été invité l'année passée au 1er colloque n'ont pu venir. Ainsi les organisateurs n'ont pas fait de raccourcis pour faire réussir ce colloque en invitant les musicologues qui affichaient leur intéressement à ce genre de rencontres. 

Mouats Hafid.

Un fort moment de la clôture du colloque, chant soufi du genre semaâ par un participant de Tlemcen: 

 

 les-intervenants.jpg

Les communicants à ce colloque de 2014.

 

saadaoui-avec-le-qanouni-de-Constantine.jpg

      Le jeune Abdelwahab Bestandji joueur de qanoun avec l'association Maqam de Constantine avec son parrain au master class de qanoun, M Saadoui Mohamed,  qui lui a remis une méthode de qanoun élaboré par le défunt Halil Karaduman le turc, virtuose du qanoun. 

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Ponit de vue  pour 1er colloque national sur la nouba contemporaine de Skikda , avril 2013:

 

Colloque national sur la nouba contemporaine. Au palais de la culture de Skikda. Par M Mouats Hafid.

Un colloque national ( du 04 et 05 avril 2013) qui restera longtemps gravé dans les mémoires pour ceux qui avaient participé. C’est le 1er du genre que Skikda a eu l’honneur d’abriter avec plaisir et considération pour notre patrimoine musical classique.  Dans une convivialité rare, une ambiance particulière   qu’on trouve uniquement dans DE telles rencontres où les souvenirs, les expériences et les retrouvailles se mêlent à cette envie d’être là, entre artistes.

 

Ceux qui connaissent notre ville et ses traditions en matières musicale ne s’étonnent pas qu’un tel colloque se déroule à Skikda. Ville qui n’est pas aussi réputé que  Constantine et Annaba, citadelles du genre malouf. Mais de par sa longue tradition en matière d’associations musicales qui furent toujours présents aux forums et festivals à l’échèle national, de par de son ouverture vers les autres genres,  de l’expérience de ses  musiciens où grâce à leur intense activité dans les années 60/70 ont pu convaincre les pouvoirs public de doter cette   ville à vocation industrielle et maritime,  d’un conservatoire de musique qui a vu le jour en 1980.

 

 M Boughandjioua Badreddine, initiateur de ce colloque avec son association : « Club Artistique et littéraire » est justement l’un des acteurs de ce milieu artistique qui a tant donné pour instaurer définitivement  cette musique dans une ville nouvelle qui réellement n’a pas de tradition lointaine pour la musique dite andalouse et où les deux métropoles  du malouf sont les plus représentatifs à l’est du pays. Grace à son expérience dans le mouvement associative avec EL Moustaqbel Elfenni au début des années soixante  (1962/1971) et avec Eltihad Elfenni  (1972/1988), puis avec la création du conservatoire où il fut son directeur et enfin avec son association actuelle, il a pu fédérer autour de lui des jeunes et moins jeunes pour préparer  ce colloque national avec intelligence et tact. D’abords en convaincant la direction de la culture et les jeunes de son  association de l’utilité d’une telle rencontre.  Il a soumis le projet finalisé au directeur de la culture que ce dernier n’a pas hésité à prendre en charge en donnant les moyens pour la réussite de ce colloque. Une phrase vraiment significative que ce directeur avait dite aux organisateurs «  d’habitude les musiciens quand ils rentrent  dans mon bureau c’est pour les programmer aux soirées et là, c’est la première fois qu’une association me soumet un projet d’intérêt public et culturel » ‘ comment voulez –vous que je n’encourage pas une telle initiative ? ». En effet,  non seulement il a mis en service toute sa direction pour la réussite de ce colloque mais il était présent du début à la fin aux communications et à tous  les débats où il a d’ailleurs intervenu plusieurs fois.

 

Donc on peut dire que c’est la synthèse d’une longue marche et d’un  itinéraire d’un musicien où il arrive à ce point culminant pour discuter entre chercheurs, musicologues et musiciens de  l’état des lieux de cette musique , son histoire, son présent et ses perspectives d’avenir.

 

Ainsi durant deux jours les intervenants  avec chacun son exposé a montré au public présent les résultats de  recherches et de réflexions sur l’histoire de la musique andalouse, sa poésie et ses noubas.  Le thème du colloque était «  la nouba contemporaine », un peu provocateur et intrigant mais le choix de ce thème n’était pas fortuit.  Les initiateurs de ce 1er colloque ont voulu  aborder les innovations, les retouches et même les compositions musicales qui se sont effectuées ces dernières années dans les trois écoles : Gharnata, Sanaa et Malouf.

 

 L’association club artistique nous a montré ses compositions : nouba composée selon la tradition des  cinq mouvements et d’une ouverture sur le mode R’haoui (sihli) : M Samir Boukledera chef d’orchestre national et régional  nous a présenté une nouvelle nouba sur le mode zidane ; Le chanteur Annabi Mbarak Dakhla nous a gratifié d’un beau istikhbar avec son Alto où il a procédé à des retouches et des variations  très personnalisées ;

M Djamel Bensamar,  talentueux violoniste de  Constantine nous a fait écouter une autre façon d’exécuter l’instikhbar  et un koursi où l’âme de cette musique est au cœur de ce précieux  héritage ; M Saadaoui Mohamed qanouni d’ibnou Sina Group d’Alger nous a offert  une belle démonstration très technique sur les maqamets et sur son expérience avec la musique classique Ottomane ;  enfin des chanteurs malouf ont été aussi convié  à participer à ce colloque : Hamdi Bennani, Mbarak Dakhla, Raouana Fateh, Ahmed Chekkat, Abbas Righi, qui avaient donné des récitals à la clôture de ce colloque.   

 

Thèmes proposés aux débats :

 

       -   Tradition authenticité et impact des générations sur les mélodies et poésies andalouses

       -    La musique andalouse et son influence au niveau local, Maghrébin et sa relation avec la musique arabe

       -    Étude de l’évolution de la nouba et la possibilité de son enrichissement par les compositions nouvelles.

 

Voici les intervenants* à ce colloque :

 

-           M Boughandjioua Badreddine de Skikda

-           M Saadane Benbabali France

-           M Bekkouche Hocine de Constantine

-           M Hmaidia Mohamed de Mostaghanem

-           M Boubekker Mohamed Lakhdar d’Annaba

-           M Merouani Abdel Malik de Constantine

-           M Abdelkader Bendameche de Mostaghanem

-           M Boukli Hacene Tlemcen

-           M  Rahmeni Salah de Constantine.

 

          Les invités qui n’ont pu venir  où n’ont pu être  contacté :

 

-           M Baghdadi Nasreddine d’Alger

            Mme Maya Saidani Alger

-           M El Hassar Selim Tlemcen

-           M Hamdi Mohamed Tlemcen

-           M Achi Zohir Constantine

-           M Bouaziz Mourad d’Annaba.

-            M Salim Fergani  de Constantine

-            M Saoudi Noureddine d’Alger

 

Conclusion :

 

Une telle rencontre est  à encourager  même si elle n’a pas eu l’écho souhaité au niveau national. Elle a eu le mérite d’avoir débattu des sujets encore tabou, telle que la composition dans la musique classique algérienne, la confrontation des idées et l’échange des expériences et des recherches. 

 

Personnellement,  j’aurais souhaité la participation de tous les musicologues et chercheurs sur cette musique, d’autres chanteurs représentant les 3 écoles,  des associations qui ont innové ou composé dans la musique andalouse, qu’un compte rendu sur ces deux journées de débat avec toutes les communications des intervenants  furent   éditées  et mises  à la disposition des internautes afin de s’informer,  voire participer éventuellement au  débat qui seraient perpétuellement instaurer via la toile du net.  

 

Vu l’intérêt grandissime à  ce colloque, beaucoup du milieu musical avaient souhaité y participer  afin de montrer leur savoir faire et leurs innovations aussi, qui n’est plus un tabou. Beaucoup font des tentatives en ce moment, chacun dans sa région travaille  mais généralement ranger dans le tiroir.

 

Vu le succès et la satisfaction  des organisateurs d’avoir remplie une mission, d’autres propositions ont été soumises à La direction de la culture qui les a avalisé :

 

    -   Un master class spécial luth et qanoun ainsi que  des journées de démonstrations sur les maqamets et les comparaisons avec les touboues maghrébins.

    -    Un atelier de lutherie qui serait parrainé par M Boukli Hacene de Tlemcen.

    -    Un secrétariat permanent pour ce colloque serait installé où les participants à ce colloque seraient d’office membres.

 

Hafid Mouats. avril 2013

 

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 Photo des participants au 1er colloque d'avril 2013.

 

 M Mouats Hafid, musicien de Skikda /Algérie, présent à ce colloque.

 

 

 

 

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